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Cristina Araújo Gámir

Mira a esa chica , Tusquets

Cristina Araújo Gámir est diplômée en philologie anglaise. Après ses études, elle a travaillé dans un studio de doublage où elle a révisé des traductions de documentaires.
Mira a esa chica, premier roman avec lequel elle a remporté le prix Tusquets Editores, est l’histoire de Miriam, entre fait divers et fiction. En 2016, à Pampelune, s’est produit un viol en réunion sur une jeune fille de 18 ans. Toute la société espagnole a été secouée par une onde de choc. Cristina Araújo Gámir, sans faire allusion à l’affaire – mais le lecteur espagnol y trouve une clé – décrit la façon dont la jeune fille et l’entourage réagissent à cette situation profondément traumatisante et notamment à tout ce qui suit le viol : la surexposition médiatique et publique, les vidéos, le procès, le check-up clinique qui font revivre la violence des sévices et l’humiliation.
Mira a esa chica révèle le courage et la misère de notre société par un récit plein de subtilité et de psychologie perspicace.

“

No puedes hablar, ni gritar. Notas el cuerpo dormido, como si fuera de otra persona. O tal vez una cáscara, un exoesqueleto, algo que dejarás atrás, cuando esto termine. Te mueven de lado. Te giran en círculo. Ven aquí. Trae. Ahora yo. Sigues en pausa, tu cerebro hueco, plano, se deja. Las letras en tinta negra, dibujos con aristas en el abdomen, en las pantorrillas. Y el olor, ese olor, cada vez más punzante, de sus colonias.

Tu ne peux ni parler, ni crier.Tu sens que ton corps est endormi, comme s’il ne t’appartenait plus. Ou peut‑être, une coquille, un exosquelette, quelque chose que tu laisseras derrière toi quand ce sera fini.

Ils te tirent. Te font tourner. Viens ici. Amène. Maintenant c’est mon tour. Tu es sur pause, ton cerveau vide, plat, sans réaction. Les lettres à l’encre noire, les arêtes des dessins sur l’abdomen, les mollets. Et l’odeur, cette odeur, de plus en plus pénétrante, de leur eau de toilette.

”