Visiorencontre avec Diana Bădica, lauréate roumaine 2020

Samedi 21 novembre, Diana Bădica, lauréate roumaine de la 33e édition du Festival pour son premier roman Părinți (Polirom) a eu l’occasion d’échanger par écran interposé avec ses lecteurs.

N’ayant pu être présente à Chambéry pour les Extras du Festival début octobre, l’autrice a pu répondre aux questions des lecteurs qui se sont passionnés pour cette histoire : le récit de la mort d’un enfant handicapé – personnage central mais absent – qui bouleverse tous les membres d’une famille. Leurs relations se brisent, la souffrance les dévore et les dénature, tandis que la société roumaine perd ses repères dans la transition politique et sociale des années 90. Un roman réaliste, intime, qui met savamment à distance le drame grâce à un regard lucide et ironique.

 

Revivez la rencontre ! 

 

 

Florica Courriol nous partage son coup de coeur pour Părinți (Polirom) !

“Nous avons été séduit par le roman Părinți (Parents) de Diana Bădica parce que, au-delà de ses accents dramatiques il est avant tout un récit de grande fraîcheur, porté par la voix de sa protagoniste, Ioana Negrilà, qui raconte l’histoire d’une petite fille bouleversée par deux événements majeurs: la naissance d’un petit frère affligé d’un lourd handicap (il meurt à l’âge de trois ans) et le divorce de ses parents qui n’ont pas pu surmonter le traumatisme du décès de leur fils. Habitant une ville de province dans un immeuble typique des pays de l’Est d’un quartier ouvrier, la famille de la narratrice est obligée de subir les intrusions des voisins dans leur vie, la présence des autres parents plus ou moins proches, de se soumettre à leurs idées et conseils. Le petit garçon malade accapare toute l’attention des parents, assez tôt, la narratrice comprend qu’elle ne compte pas dans cet univers restreint, écrasant, où elle est ignorée, comme si elle était transparente.
À l’univers urbain s’ajoute  un univers rural (lorsque Ioana est envoyée chez les grands parents paternels, à la campagne) avec ses hiérarchies et sa morale. Et avec ses juteux personnages dont le comportement et les “préceptes” nous font sourire et rire de bon coeur. Părinți (Parents) est aussi un roman social qui, sous couvert d’une évocation qui tient de la résilience nous fait découvrir l’évolution d’un groupe humain depuis la fin des années 1980 jusqu’à la Transition qui suit la Révolution de décembre (dont des échos sont repris dans un court épisode autour de Politaiu, le père du petit Tudor, le copain de Ioana). On peut affirmer que la narratrice de ce livre devient ainsi témoin d’une vie, témoins des vies, avec un attachement omniprésent aux gens ordinaires.
Le récit de Diana Bădica rejoint la littérature de l’adolescence (pré – adolescence) illustrée par Iulian Bocaï, le lauréat du Festival de l’année dernière (2019) avec Ciudata si înduiosàtoarea viatà a lui Prità Barsacu, le roman d’Augustin Cupsa Asa sà creascà iarba pe noi ou encore celui de la première lauréate roumaine du Festival de Chambéry, Corina Sabàu,  Blocul 29, apartamentul 1 s’inscrivant ainsi dans un topos littéraire de plus grande envergure.”