La “Mischia”, c’est là que battent et se déchirent les cœurs de Gorane et Jokin, frère et sœur nés dans une terre effondrée, et perdus dans un voyage entre Bilbao et Paris. Deux enfants du désordre grandis dans une famille qui a fait de la liberté un lieu d’abandon, de privation et de sang. Gorane et Jokin fuient cet héritage familial armé qui empoisonne et qui contamine leurs corps et leur futur en choisissant des chemins différents : l’une s’enferme dans les contours d’un dessin pendant que l’autre se réfugie dans l’éphémère soulagement d’une piqure d’héroïne. Des parcours qui les éloignent l’un de l’autre, jusqu’à ce rendez-vous manqué dans les rues de Paris suivi d’un vide qui ne sera jamais comblé. Paris théâtre d’une quête en abîme sur les traces d’un frère disparu qui, tout en s’évaporant, a laissé trace de lui dans les pages d’un récit écrit par un autre . “La mischia” est un roman qui nous laisse toujours en déséquilibre, qui entraine les pas du lecteur sur des surfaces multiples et trompeuses, un roman qui en cache un deuxième. Valentina Maini nous propose avec talent un ouvrage à l’architecture ambitieuse, aux voix multiples mais qui garde toujours une harmonie invisible, comme les titres des chapitres l’indiquent.