Votre premier souvenir de lecture ? Mon premier vrai souvenir de lecture arrive vers les 14-15 ans, c’étaient les Histoires extraordinaires d’Egar Allan Poe. J’ai découvert émerveillé un mélange de contes fantastiques, avec des fantômes, des personnages bizarres, des voyages dans des lieux inconnus. Un imaginaire parfois scientifique aussi, proche de romans de Jules Verne mais en moins didactique. Quand j’étais adolescent, je lisais beaucoup d’auteurs de science-fiction (Assimov, Bradbury, Frank Herbert) et j’ai trouvé dans Poe une littérature originale qui me faisait voyager, qui intriguait aussi, faisait un peu peur, peut-être plus accessible que la science-fiction classique, souvent sérieuse… et parfois très longue !
Votre premier écrit ? J’ai écrit vers les 10-11 ans des romans d’aventures farfelus, il se passait plein de choses à chaque page… je n’en ai plus aucune trace ! Mon premier écrit publié c’est un texte plutôt philosophique sur la peinture et la littérature, car j’enseigne l’art et la philosophie à l’Université. Il m’a fallu pas mal de temps pour revenir à mes premières amours littéraires et me remettre à écrire et publier des récits et un roman. J’ai fait un long détour par l’étude du romantisme pictural et littéraire.
Le livre que j’aimerais lire ?
Le livre que j’aimerais lire est celui qui n’existe pas encore ! Peut-être celui que j’écrirai…
Si je suis plus modeste, je dirais que ma bibliothèque est remplie de livres passionnants et connus que je n’ai pas encore lus ! Tolstoï (Anna Karénine), Victor Hugo (L’homme qui rit) ou ce livre difficile que je n’arrive pas à terminer, L’Homme sans qualité de Robert Musil !
L’incontournable, à lire absolument ? Question très très difficile, il y en a beaucoup d’indispensable, et cela dépend des lecteurs et des âges de lecture.
Il faut choisir, allez je me lance : Proust, À la recherche du temps perdu. Parce que ça parle de la vie, de l’amour, de la jalousie, de la beauté, de l’enfance, des paradis perdus, des souvenirs, de l’art, de la guerre, de la sexualité, de la médiocrité humaine et de la générosité, de l’ennui et du désir… d’écrire pour transformer l’ennui des soirées mondaines en un grand chef-d’œuvre !
J’ai commencé ce livre vers mes vingt ans et l’ai terminé à 50 ans passés, cela prend du temps parfois de lire, car on grandit aussi avec ses lectures. C’est l’histoire d’une vie.