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Andrea Abreu
Espagne | Panza de burro , Barrett editorial, 2020

Andrea Abreu signe son premier roman Panza de burro (Le Ventre de l’âne). Utilisée par les canariens pour désigner l’épaisse couche de nuages présente durant l’été, cette expression pourrait aussi qualifier l’incertitude, l’ombre pesant sur l’avenir des deux protagonistes. Un roman initiatique hors du commun traitant d’une amitié forte et à la fois toxique entre deux jeunes adolescentes, écrit en une langue qui défie le lexique castillan et canarien.
Le roman paraîtra en 2022 aux éditions de l’Observatoire, traduit par Margot Nguyen Béraud.
Yo quería ser isora dentro de isora isora isora isora bebiendo un vaso de leche con gofio y diciendo foc yu in mai laif isora pisándome la cabeza […] isora escachándome la cabeza con los tenis isora diciéndome shit no grites no seas basta no te das cuenta de que te está oyendo mi abuela.
Traduction : Je voulais être isora au dedans d’ isora isora isora isora buvant un verre de lait avec du gofio et disant foc you in maï laïf me marchant sur la tête (…) isora m’écrasant la tête avec ses tennis isora me disant shit ne crie pas ne sois pas relou tu vois pas que ma grand‑mère t’entend.
”Votre premier souvenir de lecture ?
La lumière de la petite lampe de chevet allumée. Les mains de ma mère caressant les pages d’un livre de contes pour chaque jour de l’année. Il s’agissait de 365 fables, une pour chaque jour de l’année. Ma mère me les lisait quand j’avais peur de dormir seule, soit presque tous les jours. C’est un des premiers livres que j’ai lus par moi-même et aussi le premier que j’ai dessiné, car j’avais l’intention de copier tous les dessins des petits animaux qui figuraient dans les coins de page.
Le livre qui pour vous est incontournable, à lire absolument ?
Je ne veux pas associer « obligation » et « lecture » dans la même phrase.
Le livre que vous n’avez jamais lu mais qui vous fait envie ?
Je n’ai jamais lu en entier Lessico famigliare de Natalia Ginzburg. Je l’ai en italien et je le reprends de temps en temps, mais je ne suis pas capable de continuer, c’est difficile pour moi. J’espère que mon italien s’améliorera pour pouvoir le lire dans sa langue originale, mais le temps passe et mes notions d’italien diminuent.
La première histoire que vous avez écrite, de quoi parlait-elle ?
Je crois que la première histoire que j’ai écrite est Aylin y Todd, un récit illustré d’amour déçu entre une fée et un elfe, dans le style de Roméo et Juliette. Les familles s’opposaient pour une raison inconnue. Je l’ai écrit à l’âge de huit ans. J’étais obsédée par Legolas, du Seigneur des anneaux.
Deux ateliers de traduction en espagnol animés par Julia Azzaretto sont programmés : Un virtuel le dimanche 30 mai à 15h00 dans le cadre de Littérature Live – La Villa Gillet et un à Chambéry le samedi 29 mai à 9h30.